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Chapitre II- Le TITANIC


          Bondée l'entrée était bien modeste. Un steward ma donna un petit livret en me souhaitant bon voyage. Sur ma droite, une double porte était fermée. Face à moi, il y avait deux doubles portes équipées d'un œil de bœuf sur chaque battant. Les deux portes étaient séparées d'une fenêtre ouvrant sur une pièce bien plus luxueuse. Je quittais la foule et les murs blancs de l'entrée pour arriver dans une grande pièce ou trônait, au centre, ce fantastique escalier qui faisait la fierté du navire. Quelques fauteuils étaient installés ça et là dans la pièce, autour des murs. Deux doubles portes faisaient face à l'escalier. Curieux, je contournais celui-ci. 
          Derrière lui, trois cages d'ascenseurs. Face à eux, deux autres doubles portes encadraient un canapé entouré de deux fauteuils. La pièce était fabuleuse. On était émerveillé dès notre arrivée à bord. Je retournais devant l'escalier pour monter aux niveaux supérieurs. Le steward sur le quai m'avait dit que ma cabine se situait deux ponts plus haut. Au-dessus des fauteuils et entre les doubles portes face à l'escalier, une horloge surplombait un panneau du mur sculpté de fruit et d'ornement au-dessus duquel était écrit en lettre de cuivre « B Deck », pont B. Je contemplais cette partie du mur si fournie lorsque...
          -Excusez-moi monsieur. Voulez-vous que je vous accompagne à votre cabine ? Un steward se tenant droit comme un « i » attendait visiblement une réponse. Prit de cours je répondis :
          -Oui, volontiers.
          Je suivais le jeune homme qui commença à monter les marches de l'escalier de chêne. L'escalier, à mi-niveau, se séparait en deux formant un « T ». Le pont A était composé de la même manière que le pont inférieur. Canapés et fauteuils entouraient les pans de mur. Alors que le steward contournait l'escalier pour monter au niveau supérieur, une lumière vive donnait l'impression de tomber du plafond. En levant la tête, je découvris, avec émerveillement un dôme de verre blanc orné de fer forgé. La lumière qui tombait en cascade illuminait la pièce grâce à une mezzanine percée au pont supérieur. Je repris le chemin de ma cabine, accompagné de mon guide qui n'avait pas l'air de se soucier le moins du monde du décors fabuleux qui l'entourait. Nous arrivions au pont dit « des embarcations ». Le plus haut, apparemment. Le steward ouvrit une porte directement sur sa droite en haut de l'escalier. Nous quittions la large pièce illuminée par ce puits de lumière venant directement du ciel pour entrer dans une coursive. Après avoir dépassé quelques porte, nous arrivions au bout de la coursive. Sur ma droite, une porte était surmonté d'un petit écriteau « Crew Only » Seul les membres d'équipages pouvaient continuer par ici. C'est la porte, face à moi, qui marquait la fin de la coursive que le steward ouvrit.
          -C'est ici monsieur. Bon voyage et n'hésitez pas à faire appel à nos services si vous en sentez le besoin. Bon voyage.
          J'entrais dans la petite cabine. Face à moi, une armoire cachait une penderie. La cabine s'étendait vers la gauche. Un lit équipait le fond de la cabine sur lequel avait été posé ma petite valise. Un étrange meuble ou était installé un lavabo pliable surmonté d'un miroir se tenait entre l'armoire et le lit. De l'autre côté, se trouvait un petit radiateur. Enfin, un fenêtre, au-dessus du lit ouvrait sur l'extérieur du pont des embarcations. A travers elle, je pouvais voir les quais, toujours aussi bondés. J'allais fermer la porte. La coursive, vide de toute présence humaine paraissait beaucoup moins chaleureuse que le hall d'entrée. A genoux sur le lit, fort confortable, j'ouvrais la fenêtre. Le bruit du quai se faisait entendre nettement. J'ouvrais le petit livret que le steward m'avait donné à mon entré dans le navire. Tout était écrit en anglais. On pouvais y lire le nom du commandant, des premiers officiers, du commissaire de bord, du chef mécanicien etc... En dessous les noms de quelques passagers voyageant également en première classe. La suite du livret donnait les informations à savoir sur le fonctionnement du navire. Les horaires des restaurants, la façon d'envoyer des messages par TSF et pleins de petites informations utiles à savoir. Je le feuilletais rapidement avant de me décider à ressortir.
           Il était midi un quart, je voulais sortir sur le pont admirer le départ du transatlantique qui devait partir à peine un quart d'heure plus tard. Le temps de reprendre ma veste, de sortir de la cabine, fermer la porte avec la clé donné par le steward, je me retrouvais dans la coursive. Je tournais à gauche, à droite, ouvrait une porte, me retrouvait dans le hall d'entrée, à droite du grand escalier. La verrière, une nouvelle fois me fascina. Je sortais par un petit sas de l'autre côté de la pièce. L'air me fit le plus grand bien. Je m'approchais du bastingage. Sur ma droite, les énormes canots de sauvetages semblaient prendre un espace considérable. Fort heureusement, ils ne couvraient pas toute la longueur du pont. Je m'accoudais sur la palissade. Les derniers passagers embarquaient rapidement. A peine quelques secondes après que mon arrivée, les passerelles furent retirées. Lentement, elle s'éloignaient du navire, retenu uniquement par les aussière bien fixées aux bites d'amarrage.
          Bientôt, des vibrations commencèrent à se faire sentir. Le bruit des moteurs se fit entendre, le puissant klaxon du Titanic fit écho dans toute la petite ville de Southampton ricochant entre les murs des maisons. Les aussières furent détachées et dans une vibration plus puissante que les précédentes le vaisseau s'ébranla. Les passagers autour de moi faisaient de grand gestes, saluant la foule massée sur les quais, disant au revoir à un ami, à un parent. Petit à petit, nous apercevions le bord du quai. Je m'éloignais laissant ma place aux autres passagers. La sirène, de nouveau se fit entendre. en passant par une terrasse surélevée, me retrouvais de l'autre côté du pont, presque désert. Les cheminées du Titanic lâchait de gros jet de fumée noire. Par-dessus le bastingage du côté tribord, je vis plusieurs remorqueurs éloignant le mastodonte de la terre ferme. Les cordages qui les unissaient étaient tendues mais ne lâchaient pas. Quelques minutes plus tard, alors que le navire avançait dans le chenal, on sentit les hélices se mettre en route. Les vibrations se firent plus intenses encore. Les remorqueurs, après avoir lâché les liens qui les unissaient au Titanic s'éloignèrent. Il était maintenant autonome.
          Je retournais vers les autres passagers afin d'observer les quais que l'on continuait à longer. Le Titanic amorça son premier virage sur bâbord qu'il réussit avec merveille. Une troisième fois, le Titanic fit résonner de toute sa puissance son klaxon. Nous dépassions deux petits navires amarrés sur les quais. L'un d'eux était l'Océanic. Un des deux navires de la White Star dont le charbon avait été réquisitionné pour permettre au Titanic de faire son voyage. Alors que je regardais l'Oceanic, regrettant de na pas avoir ajouté une photographie à mon dernier rapport, je cru voir le deuxième navire, s'avancer vers le Titanic. Effet d'optique certainement. Quelle sensation que de sa savoir sur le plus gros paquebot jamais construit au monde. Quand soudain le cri des passagers à ma droite m'alerta.
          -Oh my god, look this ship !
          Je regardais en direction du New-York dont on ne voyait plus que la proue. La poupe du navire était visiblement attirée par le Titanic. Irrésistiblement, on voyait l'arrière de ce petit bateau s'approcher dangereusement. J'ignorais comment cela c'était produit mais la collision semblait désormais inévitable. Soudain, les vibrations des hélices brillèrent par leurs absences quelques secondes avant de se faire de nouveau sentir. Entre temps, nous avions changé de cap. Le Titanic faisait marche arrière, tentant d'éviter la collision avec le New-York. Ce dernier frôla la coque du Titanic, sans la toucher cependant. La poupe passa devant la proue du géant des mers. Un remorqueur arriva et prit en charge le New-York, le ramenant sur le quai. Le temps de l'incident plus quelques vérifications de routine afin de voir si tout fonctionnait convenablement, le Titanic put enfin repartir, avec plus d'une heure de retard vers Cherbourg, sa première et seule escale continentale.
          Alors que le transatlantique s'éloignait maintenant du port de Southampton, la vie commençait à bord. Les passagers, pour beaucoup étaient descendus au pont D, s'installer dans la salle à manger. La matinée, longue et fatigante leur avaient donné faim. Ce n'était pas mon cas. Je longeais le pont, marchant lentement. Soudain un steward, derrière-moi me fit sursauter.
          -Bonjour monsieur, voici un message pour vous.
          Il s'éloigna comme il était arrivé après m'avoir donné une enveloppe. Le petit drapeau de la White Star Line représentant une étoile blanche sur fond rouge était dessiné. J'ouvrais l'enveloppe. Le capitaine Smith m'invitait à lui rendre visite le plus rapidement possible.

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